
Les LLM et la concurrence dans la recherche : vers une rupture ou un complément ?
Dans un contexte où Google fait face à des procès pour abus de monopole aux États-Unis et à une réglementation européenne qui impose une plus grande ouverture avec le DMA, la question de la concurrence dans la recherche est plus brûlante que jamais. Mais est-ce que cela réglera vraiment le problème ?
Comme le souligne Benedict Evans dans son article, les 30 milliards de dollars annuels que Google verse en “Traffic Acquisition Costs” (TAC) à Apple, Mozilla et d’autres acteurs pour rester le moteur par défaut ne sont qu’une partie de l’équation. Même si ces pratiques sont contestées, on peut se demander ce qui changerait réellement si elles disparaissaient. Google resterait probablement la valeur par défaut dans l’esprit des utilisateurs.
Microsoft, malgré un investissement colossal de plus de 100 milliards de dollars dans Bing, reste à la traîne avec seulement 5 % de part de marché aux États-Unis, loin derrière Google. Evans note que Bing “est coincé du mauvais côté de ce cercle vertueux”. La qualité perçue et la force de la marque Google continuent de dominer.
Et qu’en est-il d’Apple ? Evans pose la question : pourquoi Apple investirait-il des milliards pour créer son propre moteur de recherche, alors que ses utilisateurs risqueraient finalement de choisir Google comme moteur par défaut ? Ce dilemme met en lumière les défis auxquels même les géants de la tech doivent faire face lorsqu’il s’agit de concurrencer Google.
De plus, les efforts du Digital Markets Act (DMA) européen pour forcer l’ouverture des écosystèmes et l’interopérabilité dans le commerce numérique pourraient ne pas suffire à changer cette dynamique de domination. L’ouverture commerciale ne garantit pas que les utilisateurs changeront de moteur de recherche.
Alors, quelles alternatives avons-nous ?
Les modèles de langage (LLM), tels que ceux utilisés par ChatGPT, ouvrent peut-être une nouvelle voie. Ces LLM représentent une discontinuité dans la manière dont la recherche fonctionne, mais selon Evans, cela ne suffira pas forcément à rendre obsolète l’approche basée sur le renforcement de Google. Les hallucinations des LLM nécessitent encore beaucoup de post-traitement, probablement mieux géré par un acteur établi comme Google.